Week-End Beaufortain, vivement le prochain!

Week-End Beaufortain, vivement le prochain!

C’est avec une belle météo que s’est déroulé le week-end dans le Beaufortain début octobre. Au menu de ces deux jours, un vol depuis le Rocher du Vent, sommet emblématique surplombant le lac de Roselend et un vol au départ du Mont Coin avec survol du lac de Saint Guérin et posé sur la plage.

Le premier jour on monte au Rocher du Vent avec Léonie et Jérôme en partant du refuge du Plan de la Lai. La montée est assez rapide car le dénivelé est faible mais cela nous permet de prendre notre temps au sommet pour admirer le paysage en attendant des conditions idéales pour voler. Partir à pied du lac évite une rotation en voiture mais cela oblige à monter par la face nord à l’ombre, du coup on a fait le choix du soleil et d’une remontée en stop.

Les pentes sous le col situé au nord du Rocher du Vent sont idéales pour étaler plusieurs voiles et nous permettent de nous préparer sereinement. Je décolle le premier, tellement impatient de pouvoir enfin survoler et atterrir au pied du Lac de Roselend. Suivent dans la foulée, Léonie et Jérôme. Le vol est court mais splendide. La zone d’atterrissage qui nous paraissait petite lors des repérages est finalement nettement plus simple que prévu. Nous nous posons sans souci au bord du lac, au soleil. Reste à monter récupérer la voiture. Je me mets au bord de la route mais le nombre de véhicule est bien moindre qu’en plein été, et, après 45 minutes à pointer mon pouce sans succès, je cède ma place à Léonie. En 5 minutes à peine la voilà embarquée. Je crois que je vais me laisser pousser les cheveux :-).
Deuxième jour. Après une bonne nuit à Hauteluce, nous sommes rejoints par Guillaume qui a fait la route de bon matin depuis Thonon. Le soleil est annoncé pour toute la journée, aucun nuage en vue, direction le barrage de St Guérin, point de départ de la randonnée du jour. L’objectif est de rejoindre le Mont Coin à 2500m en passant par les crêtes. Sur la carte le parcours a l’air sympa.

Et effectivement nous ne sommes pas déçus. La première partie se déroule dans les alpages au dessus du lac de St Guérin puis sur une magnifique arête à partir du passage de Miraillet. Jusqu’au Mont Coin c’est une succession de montées et descentes, avec un paysage magique de part et d’autre. Vue sur le lac de Roselend et la chaine du Mont Blanc vers l’Est, vue sur le lac de St Guerin, le Grand Mont à l’Ouest. Sans oublier la mythique Pierra-Menta au Sud. La journée est tellement belle que l’on peut aussi voir les glaciers de la Vanoise, les Ecrins et Belledonne. Splendide !

Après quelques heures à arpenter ces montagnes Russes, arriver au sommet du Mont Coin est un vrai plaisir. Selfie souvenir puis nous nous dirigeons vers la zone de décollage située quelques dizaines de mètres en contrebas. Là aussi, vers le sud, le terrain est idéal. Guillaume décolle le premier, je le suis, puis vient ensuite Léonie. Pas de thermique malheureusement pour prolonger le vol, si ce n’est au dessus de la plage du lac, où Guillaume exploite un peu de dynamique sur un petit piton rocheux. Je me pose le premier, suivi de Léonie puis Guillaume quelques minutes plus tard. Pas de Jérôme en vue. Léonie profite de l’attente pour apprendre le gonflage face voile dans une brise de lac idéale, puis piquer une tête dans le lac. 1H00 d’attente et toujours pas de Jérôme. Le téléphone ne passe pas bien-sûr, donc impossible de savoir ce qu’il se passe. Sans être particulièrement inquiets, avec Jérôme les décollages sont toujours longs avec toutes les caméras embarquées à installer :-), nous nous posons tout de même des questions : redescend t-il à pied, problème au décollage ? Puis enfin, nous voyons apparaître sa voile haut dans le ciel, soulagement.

L’explication est au final assez simple, entre nos décollages et le sien, le vent a tourné et le départ côté sud n’était plus possible. D’un décollage simple, Jérôme est passé à une configuration compliquée qui a nécessité plusieurs essais et fait monter le stress. Moralité, quand c’est bon faut y aller sans trainer!

Au final, un super week-end que l’on a malheureusement pas pu rééditer cette année mais qui sera à refaire l’an prochain en espérant être encore plus nombreux, ça vaut vraiment le coup.

Combo à la Brèche Puiseux

Combo à la Brèche Puiseux

Cela faisait un moment que l’idée de faire la brèche Puiseux, grande classique du ski de randonnée en haute montagne, en mixant parapente et ski me trottait dans la tête. J’en avais parlé à Guillaume en début de saison et il avait adhéré au projet. La saison passe et on ne trouve pas de créneau compatible. Puis Fred S. publie sa belle vidéo sur cette course et cela relance notre envie d’y aller. Finalement on trouve un créneau annoncé sans vent en altitude et on se retrouve avec une petite équipe à l’Aiguille du Midi pour une belle journée en haute montagne.

Il est déjà 9h00 quand on descend rapidement l’arête de l’aiguille pour rejoindre la zone de décollage. Mauvaise surprise le vent est bien orienté N/NE comme annoncé mais plus fort, environ 10km/h avec quelques rafales. Personne n’est très motivé par un décollage en face Nord même si objectivement c’est la meilleure solution. Cela suppose de revenir en face Sud par le col du Plan puis de tirer droit vers les Périades, avec le risque de perdre pas mal d’altitude. On préfère attendre un peu pour voir si le vent baisse comme c’est initialement prévu, quelques accalmies semblant se profiler. Philippe décide de faire le fusible à la première baisse de régime.

Jérôme et moi ne sommes pas très chauds. Après un départ un peu « Rock’n roll » avec sa Masala (27m2 quand même) Philippe atteint le glacier des Périades sans encombre ce qui a pour effet de déclencher les préparatifs de Guillaume et Nicolas. Je suis toujours hésitant, Jérôme idem. Il faut dire que tous les deux on est en version « mini-voile » ou presque avec nos 105kg de PTV pour 16m2 et on a pas vraiment envie de se faire brasser inutilement. Mais les créneaux semblent se préciser et le flux passe en NO donc légèrement travers ce qui est plus favorable pour décoller face au Tacul. Je me prépare rapidement et grille la politesse à Guillaume, j’embarque un de ses skis au passage heureusement sans conséquence. Vol balistique rapide (pointe à 61km/h bras hauts) et sans encombre, je me pose 100m sous Philippe. Petit coup de téléphone à Jérôme, merci la technologie, pour lui dire que tout est nickel et il se prépare. Entre temps Nico et Guillaume nous ont rejoint sur le glacier des Périades. Le temps de plier nos voiles et voilà Jérôme en approche. Il se pose une centaine de mètres plus bas mais nous voilà tous à pied d’oeuvre, il est déjà 10h30, on a perdu pas mal de temps et rien ne nous permettra de le rattraper, bien au contraire.

Nous sommes posés à environ 2800m il nous reste donc 600m de d+ jusqu’à la brèche Puiseux dont 300m de couloir environ. À 12h15 nous sommes au pied du couloir, le soleil tape déjà fort, la montée va être fatiguante. L’attaque dans le cône de déjection est éprouvant dans une neige profonde qui n’a pas encore eu le temps de se transformer. Heureusement dès que la pente s’accentue la trace devient excellente, il ne reste qu’à remonter cet escalier jusqu’en haut. Aux ¾ du couloir j’encorde Guillaume en prévision de la sortie en rocher. Un petit pas d’escalade facile nous permet de rejoindre la brèche où Philippe et Thierry ont déjà installé le rappel. Première pour Nico qui n’en avait jamais fait.

Il est 14h30 environ quand tout le monde se retrouve sur le glacier du Mont Mallet, il nous reste 2 heures pour rejoindre le dernier train du Montenvers. En bonne neige jusqu’en bas, avec des skieurs rapides c’est sans problème, mais là on ne sait pas si ça passe à ski jusqu’aux escaliers et Jérôme est bien cuit (hyperthermie), ce qui annonce une descente assez longue. Si on loupe le dernier train cela veut dire une descente à pied jusqu’à Chamonix, le moral en prend un coup. On peut éventuellement décoller et atterrir sur la mer de glace au plus prés des escaliers, ce qui nous ferait gagner pas mal de temps mais voler sans avoir toutes ses capacités n’est pas chose à faire. On reste donc solidaires et on attaque la longue descente vers le Montenvers. Quelques bonnes portions de neige au pied de la majestueuse face nord des Grandes Jorasses nous mènent doucement vers la jonction entre le glacier de Leschaux et la mer de glace. À partir de là une étroite langue de neige nous permet de nous rapprocher des échelles mais il faut déchausser assez rapidement pour rejoindre les escaliers, puis les remonter laborieusement en contemplant les panneaux indiquant le niveau du glacier ; 2021, 2015, 2010….1920. L’accélération de la fonte est vertigineuse.

On rejoint le chemin de descente vers 1900m, il ne nous reste plus que 900m de descente pompes de skis aux pieds, skis sur le dos, avec des sacs conséquents pour rejoindre Chamonix. Un vrai plaisir en perspective. La solution dans ces moments là ? Ne plus penser à rien, débrancher tous les câbles et avancer. Pour ma part je rejoins la voiture à 21h00. L’avantage à cette époque c’est que les jours sont longs, même pas eu besoin de frontale.

Au final, une très belle journée en montagne, plus longue et éprouvante que prévue, eu égard à la difficulté modeste de la course, mais qui laisse plein de belles images et moments partagés avec toute l’équipe.

Photos:  Jérôme G., Nicolas dG., Guillaume dG., Thibaut M. 

Salève, concept vol et marche

Salève, concept vol et marche

Petite sortie de remise en route dans le créneau disponible avant l’arrivée d’une perturbation bien active.

On en profite pour adopter le concept classique du Salève pour qui habite sur son versant Est, à savoir le vol et marche. Au final c’est un concept qui a le mérite d’être fiable à 100% niveau vol. Si les conditions ne permettent pas de voler, tu rentres… Simple et efficace.

En l’occurence le vent était de notre côté, enfin du bon côté. Léger (très) Ouest, parfois cul, vers 12h30. On en profite pour prendre notre temps, de toute façon ça ne thermique pas encore et en ce qui me concerne je ne suis pas là pour ça vu l’état de mon dos. Bon, je sens bien que Jérôme est un peu frustré de ne faire qu’un plouf mais ce n’est que le début du printemps, les créneaux « vols thermiques » viendront bien assez vite.

Déco 13h00 pour un vol tranquille au dessus des barres rocheuses du Salève, toujours aussi plaisant.

Remontée tranquille en mode « quinqua » par le sentier d’Orjobet. Entre temps le vent a bien forci et les voiles sont « scotchées » au dessus du déco, avec des rafales à plus de 30km/h. Le timing était parfait…

Pointe des Mattes, sortie moitié/moitié

Pointe des Mattes, sortie moitié/moitié

Sortie dans le Chablais à l’invitation du club du Choto. Destination la Pointe des Mattes au dessus de Châtel. Envisager de faire une rando (à pied) -vol début mars ce n’est pas classique mais vu l’enneigement actuel c’est finalement un choix judicieux si l’on veut profiter du soleil et éviter les faces nord.

La pointe des Mattes présentait le profil idéal ce jour. Face sud agréable pour la montée, décollage tranquille sur neige dure et possibilité de tenir dans une aérologie printanière, c’est à dire fraiche et musclée.

Une belle sortie qui nous a permis d’assister à un spectacle rare, le repas d’un Gypaète barbu. Il nous a fait l’honneur de passer à quelques mètres, majestueux ! (vidéo de Guillaume) Pour compléter cette sortie d’observation animalière, de nombreux chamois croisés dans les pentes déneigées.

Et pour couronner le tout, un beau vol, prolongé pour certains jusqu’à l’onglée fatale.

Le Gypaète barbu (Vidéo Guillaume dG)

Surcou à thème

Surcou à thème

En voyant mes camarades du jour je me suis demandé quelle sortie à thème ils avaient imaginé en montant à Surcou par la couloir de la grotte à l’ours.

« ….Il avait les joues pourpres et les yeux baissés. C’était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence, avec des traits irréguliers, mais délicats, et un nez aquilin. De grands yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles, annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l’expression de la haine la plus féroce. Des cheveux châtain foncé, plantés fort bas, lui donnaient un petit front, et dans les moments de colère, un air méchant…»

« …Si l’on m’avait conseillée
J’aurais commis moins d’erreurs
J’aurais su me rassurer
Toutes les fois que j’ai eu peur
Je me serais blottie au chaud à l’abri d’un vent trop fier
Et j’aurais soigné ma peau blessée par les froids d’hivers
J’aurais mis de la couleur sur mes joues et sur mes lèvres
Je serais devenue jolie… »

 

A vrai dire, Stendhal ou Jeanne Mas, le résultat est le même, une bonne sortie au frais avec un petit plouf comme cerise sur le gâteau. Il faudrait que le vent change un peu d’orientation, que l’on puisse changer de sommet, ça devient super fréquenté Surcou.